8 mars 2021 : « L’émancipation de la femme n’est plus une discussion, c’est plus tôt un impératif » dixit : Mme Sawadogo/Soubeiga. Marie Roselyne
Au lendemain de la 164è Journée Internationale de la Femme (JIF), une équipe du quotidien aconews a rencontré la chargée de la mobilisation féminine au sein de la Confédération Syndicale Burkinabè (CSB) Mme Sawadogo N. Marie Roselye pour échanger sur la question de cette journée dédiée à la femme. Ayant célébré la JIF sous le thème « La pandémie du Covid-19 et entreprenariat féminin », cette confédération entend contribuer à l’épanouissement de la femme en particulier et de la société en général. Lisez plutôt !
Vous avez organisé la Journée Internationale de la Femme (JIF) sur le thème « La pandémie du Covid-19 et entreprenariat féminin », alors quelle lecture faites-vous sur ce thème ?
SMR : Merci pour cette question, mais avant de revenir sur la question, j’aimerais faire la genèse du 8 mars même si c’est déjà connu de tous. Le 8mars a été créé en mémoire de 129 ouvrières qui luttaient pour des salaires décents au sein de leurs entreprises et qui ont été assassinées. Vue la genèse, le 8mars est avant tout une affaire syndicale avant d’être une affaire générale de toutes les femmes. Donc, nous en tant que femmes syndicales, nous avons jugé vraiment utile de commémorer cette journée qui est née d’une lutte syndicale.
Sur le plan mondial, les femmes sont confrontées à cette pandémie en ce moment. C’est donc dans ce contexte que nous avons pensé utile de parler de cette pandémie pour trouver solutions. Quelles sont les difficultés que les femmes ont au cours de cette situation sanitaire ? Qu’est ce qu’on peut faire pour guider les femmes surtout dans le secteur l’informel qui constitue 80% de femmes au Burkina et ces dernières ont un travail très précaire. Tout ce que la pandémie entraine c’est-à-dire les confinements, la fermeture des frontières cela a eu des impacts sur leur travail qui était déjà précaire.
Comment la pandémie à coronavirus a influencé vos actions sur le terrain ?
SMR : le confinement a surtout eu des impacts sur les activités des femmes de l’informel mais aussi les femmes du formel. Les mesures de préventions prisent ont joué psychologiquement sur les femmes et influencé négativement leurs activités. Vous savez dans notre société, pour l’épanouissement des gens, on a besoin de la chaleur humaine, on a besoin d’être ensemble. On pourrait dire qu’avec la pandémie, les femmes de l’informel n’arrivent plus à exercer leurs activités qui pourtant leurs permettaient à subvenir à leurs besoins.
Quel bilan pouvez-vous faire sur les activités que vous avez menez au cours de cette journée dédiée à la femme, édition 2021 ?
SMR : Le 8 mars n’est pas la fête de la femme comme on le dit, mais c’est la journée internationale pour les droits de la femme. C’est donc une journée au cours de laquelle on doit mener des réflexions sur les droits de la femme. Alors vue le contexte actuel de la pandémie, nous avons fait une conférence avec un médecin qui a fait le point sur les aspects de la maladie à coronavirus aux femmes pour voir dans quelle mesure on peut surmonter toutes les difficultés que cette pandémie a entrainé. À la sortie de cette conférence, nous avons eu des échanges et une conférence débat avec beaucoup de femmes. Nous avons recensé également toutes les difficultés qu’il y a et par la suite nous allons voir comment les accompagner au niveau national. Nous avons jusqu’à six (06) centrales syndicales au Burkina Faso. Si on se met ensemble, notre lutte pourra porter la voie et être plus écouté.
C’est vrai que les organisations des différentes centrales sont assez indépendantes mais on a adopté un système de décentralisation de ces centrales au sein de la CSB.
Sur le plan national, le thème choisi est « Inclusion financière par le numérique de la femme : défis et perspectives ». Quel est votre lecture sur ce thème ?
SMR : C’est un thème qui vient à point nommé parce que le numérique l’on ne peut le nier, c’est un outille très important de travail. Quand l’on remarque au niveau des femmes, elles ne sont pas très intéressées par le numérique. Même pour manipuler le simple telephone, ce sont leurs enfants qui configurent pour elles. Elles ne s’y intéressent pas alors que tout se fait actuellement par le numérique. Même pour faire les affaires ou le commerce, avec le numérique on arrive à bien s’intégré dans l’évolution actuelle de la société. C’est un thème assez intéressant et important.
Quel est l’objectif que vous visez à travers vos organisations ?
SMR : A travers nos organisations, l’objectif visé c’est vraiment le bien-être de la population, qu’elle vit dans des conditions assez saintes, avoir un travail décent pour les femmes en particulier. On constate que la majorité des femmes exercent des travaux précaires qui ne leur permettent pas de vivrent décemment ni de se soigner et manger à leur faim. Elles travaillent dans des conditions difficiles des conditions qui ne tiennent pas comptes de leur sécurité et de leur santé au travail. On voit des femmes qui font le commerce au bord de la route avec leurs bébés au dos. Il y a des femmes qui font le jardinage sans avoir reçu aucune formation ce qui ne les permettent pas d’avoir un bon rendement. Toute personnes qui exerce un travail sans formation ce serai difficile de s’en sortir. La majorité des gens vivent dans une situation précaire pendant que quelqu’un est dans l’opulence c’est ce qui amène à la révolte, d’où le 8 mars tire ses source
On constate de plus en plus que les femmes réclament leur droit, alors êtes-vous pour ou contre l’émancipation de la femme ? Si oui pourquoi ?
L’émancipation de la femme n’est plus une discussion de pour ou contre, c’est un impératif. C’est une évidence, peut-être les différents aspects que les gens discutent autour de l’égalité ça c’est une compréhension un peu biaisée de la chose. L’émancipation de la femme c’est de permettre à la femme en fait de contribuer au développement de la société, de la laisser s’exprimer toutes ses compétences et ses aptitudes. Ce n’est pas une confrontation avec les hommes ou une affaire d’égale à égale de quoi que ce soit. Lorsqu’on parle d’égalité ce que je pourrais dire à la limite c’est une affaire de complémentarité entre l’homme et la femme et l’égalité intervient lorsqu’on dit que la complémentarité au complait d’égale à égale… C’est en fait de laisser une place à la femme pour contribuer au développement du pays.
Nous souhaitons tous que la maladie à coronavirus soit boutée dans le monde, mais dans le cas contraire qu’est ce que vous comptez faire pour permettre aux femmes d’entreprendre dans cette situation ?
Même avant la pandémie du coronavirus on était confronté déjà au terrorisme qui était très dramatique, les femmes se retrouvent dans les camps de réfugiés mais il faut qu’on continue à se battre avec notre dernière énergie pour que la société puisse aller de l’avant. Si la pandémie continue il faut qu’on intègre cela dans les habitudes pour que les femmes puissent respecter tout ce qui a été donné comme consigne pour barrer la route à cette maladie tout en vaguant dans leurs occupations.
Quel est votre mot de fin ?
J’aimerais vous remercier de m’avoir donné cette opportunité pour m’exprimer et donné mes pensées afin de contribuer à l’épanouissement de la femme et de la société en générale. Ce qu’on a à dire pour le mot de la fin, c’est pour la lutte au niveau du travail. La convention 190 sur la violence et le harcèlement dans le milieu du travail voté en 2018 par le Bureau International de Travail (BIT) est très important. Les femmes doivent donc se mettre ensemble et les hommes qui voudront bien nous accompagner pour qu’on puisse ratifier cette convention dans notre pays. Parce que, tant que cette convention n’est pas ratifiée, on ne peut pas utiliser l’instrument pourtant c’est un instrument très important pour arrêter les différentes violences et le harcèlement dont sont victimes les femmes dans le milieu du travail. Cette convention, je tiens à le préciser, c’est vrai qu’elle concerne plus les femmes mais aussi elle concerne tout le monde parce que même si un homme se retrouve dans cette situation, la convention s’applique. Mon souhait est que nous puissions nous unir pour que cette convention puisse être ratifier dans notre pays.
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